Lettre d’une fan à X Maleya
Bonsoir les gars. C’est depuis 10h ce matin que je cherche la bonne formule pour vous écrire (parce que je ne veux pas le mauvais kongossa sur mon nom après), pour vous exprimer ma déception. Je vous aime trop pour vous mentir, pour vous dire que j’ai aimé « Révolution ». Donc ne m’en voulez pas.
Vous avez tout fait pour que le 26 août soit associé à l’événement musical de la rentrée 2013. La grande affiche de l’immeuble Shell à Yaoundé présageait de la démesure futuriste de l’opus. Et comme tous les autres, j’ai attendu. J’ai attendu le 26 août, couru acheter copier le CD, écouté, réécouté, fait une pause. Le cycle Réécouter, écouter « Tous ensemble », revenir à « Révolution » a duré une semaine. Au final, je suis bien obligée de me rendre à l’évidence : vous êtes bien les auteurs de ma « Révolution» « Désillusion ».
Vraiment, après le départ de « Sam Man » de la tanière et tout ce qui se raconte sur lui depuis là, je suis désolée de dire que la côte des bassa va encore subir un coup après l’écoute de votre album. Ce doit être l’effet Um Nyobé, assassiné le 13 septembre 1958 ; ou le fait que vous soyez désormais considérés comme les fanions de Samuel Eto’o. Je n’ai rien dit.
Revenons à nos moutons ! Entre nous, pour commencer, dites – moi un peu : c’est quelles marques de mélodies ça ? On dirait que vous avez pris un long beat (on se comprend) auquel vous avez ôté ou ajouté un truc par titre pour en faire un single. Thierry Olemba aurait fait mieux je vous dis. Avec son « Human beat box », il aurait mieux joué que ces beats programmés sur lesquels l’absence de diversité, d’ondulation, de surprises répondent présents. Je me suis amusée à interchanger les paroles des différentes mélodies. Vous serez surpris de constater à quel point ça a marché.
Est-ce que les « divers » manquent sur la marque de ndolo des « gos » Oui ! 5 de vos titres parlent de sentiments! Ou bien comme vous êtes entre « Mbeng » et le « Camer », vous avez perdu pieds sur nos réalités. Là-bas il y a l’écriture participative nor ? Je me souviens que plusieurs artistes de renoms y ont eu recours récemment. Leurs disques marchent bien. Chez eux. Si vous vouliez garder le côté chaleureux des noirs, il, fallait faire comme Petit Pays ou Guy Watson. J’aurais mieux digéré ça que les pénibles 2 petits couplets de 17 mesures et les refrains répétitifs que vous nous avez servi là tout au long des 10 titres. Wallaye ! Et pourquoi c’est toujours Baccardi qui rappe quand Haïs fait des merveilles en 17 secondes sur « Mon ex » ? Il faut dire hein ? On peut croire que Krotal et Big B-Zy sont des « has-been » comme ça alors qu’ils rappent toujours.
C’est un appel de la voix que vous avez lancé aux « anglos » sur votre duo avec Chindinma dans « Hug » ? Ca ne m’a rien dit hein. Et ca ne vous sert à rien. Ils vous aimaient déjà comme ça. Vous croyez que nous on comprend tout ce qu’ils disent en Igbo ou en Yoruba là ?
C’est sûr que c’est pour cela que vos mélodies sont la « baba » de celles de Flavour, P Square et même Chindinma. Je vous comprends les gars. On leur paye des millions pour qu’ils jouent ici et ils arrachent toutes les belles « gos ». Ce n’est pas de leur faute. On aime les étrangers. Surtout Flavour là et ses coups de rein là. Faut reconnaître que P Square à fait fort avec « Personnally » (je m’égare). Mais ça ne veut pas dire qu’on ne vous aime pas. Vous êtes X Maleya, les trois mignons auteurs de « Son Me », l’hymne national entre 2011 et 2012. J’ai d’ailleurs trouvé que « Hola Me » lui ressemblait étrangement. On va encore voir Eto’o dans le vidéogramme ? J’attends !
Sinon, j’ai quand même aimé « Ngon A Mulato », le morceau du feu Père Eboa Lottin que vous avez repris là et « Mama ». J’espère que « Bouge » arrivera à fédérer la jeunesse autour de votre projet comme « Yélélé » bien avant.
Mais sérieusement les gars, un premier album est un test. Le deuxième confirme votre choix de carrière. Le 3e assoit votre talent. Le reste surfe sur la même vague. Je ne sais que penser après l’écoute de « Révolution ». Et je dois vous avouer qu’après les une semaine, j’ai préféré écouter « Hein Père » que toute la « Révolution » compilée. Même si en terme de concept sur son vidéogramme, il pêche.
Evoluer ne signifie pas copier les autres. C’est rendre notre discours accessible et compréhensible de tous. Sans perdre ce qui fait notre particularité, notre originalité. Originalité qui va souvent bien au-delà de la langue maternelle que vous avez gardé dans vos titres là. Et ne croyez pas qu’on vous en veuille de réussir ou qu’on en soit jaloux. Pas moi en tout cas. Est-ce que tu as déjà vu les parents d’un enfant souhaiter son échec ? Jamun ! J’aimerais juste que les 3 passionnés qui m’ont fait rêver avec « Yélélé » soient de retour.
A moins que votre souci soit désormais d’entretenir le buzz et non plus de faire MUSIQUE. Surtout que vos poches seraient désormais pleines d’Etoo De Biyacéfa.
Je vous aime toujours mais fallait que je vous dise.
Shalom!
Pour les autres
Révolution est le 4e album studio du groupe camerounais X Maleya.
Il comporte de 10 titres produits par Empire Compagny de Pit Baccardi.
Les thèmes récurrents de l’album sont : l’amour fraternel (Mama) ; de sentiments (« Mon Ex », « Ngon A Mulato », « Toi et Moi », « Si tu go », « Bye Bye ») ; la jalousie (« Tomber ») ; Dieu (« Hola me »)
Que serait Maleya sans un hymne à la jeunesse ? On est servis avec « Bouger » et « Hug ».
L’album a été enregistré en partie à Paris et mixé par Mr Chris Chavenon (Booba Sexion d’assaut, Magic System, la fouine, Baccardi, Magic System) au studio DCYBELART.
Il coûte 1000fcfa.
Vous pouvez le télécharger ici.
Commentaires